La loi ne parviendra pas à endiguer les fake news sans l’éducation des citoyens aux manipulations du langage, assure Caroline Faillet, auteur de « Décoder l’info ». Entretien Par Laurence Neuer.
Le Point : La fake news, élue mot de l’année 2017 par le dictionnaire Collins, est selon vous l’ « ennemi public digital numéro un » . À ce point ?
Caroline Faillet : En effet, le numérique est aujourd’hui perçu comme un amplificateur du phénomène de désinformation. Il menace nos sociétés de sombrer dans l’obscurantisme en sciences et dans le populisme en politique. Avec le numérique, le consommateur a davantage de moyens de s’informer et d’exprimer son point de vue sur les réseaux sociaux, voire de se mobiliser contre les autorités scientifiques, politiques ou économiques. Du coup, aux yeux du citoyen, l’opinion du quidam vaut autant que celle du journaliste qui a investigué sur le sujet ou de l’expert qui en est un spécialiste.
Mon ITV dans @LePoint #Fakenews : « Le Web installe les mécanismes de régulation de ses propres dérives » https://t.co/xCvUqRTv2w #Monpetitdroitmadit— Caroline Faillet (@CFaillet) 29 octobre 2018