Le 7 novembre 2018, Caroline Faillet participait à l’émission « Morandini Live » sur CNews pour parler d’un sujet d’actualité : les Fake News. Est-ce que trop d’infos tuent l’info ? Décoder l’info est un livre des éditions Bréal (2018) qui vise à décrypter les infox.
Qu’est-ce qu’une Fake News ?
Caroline Faillet : Une Fake news est littéralement une information falsifiée qui ressemble a une information, mais dont l’image, les faits, les chiffres… sont faux ou détournés. Son objectif est simple, soit générer des revenus publicitaires, car une infox fait cliquer, soit manipuler l’opinion à des fins électorales ou économiques.
En Français, notre traduction de « Fake » a élargi le spectre des infox en généralisant à toutes les fausses informations. Dans ma vision de la désinformation, je mets la fake news dans la même catégorie que les rumeurs, les hoax… toutes les formes de désinformation assistées par ordinateur. Le nom et les méthodes de diffusion ont changé, mais le principe reste le même.
Est-ce qu’on est perdu ? Est-ce qu’aujourd’hui c’est trop tard pour lutter contre les Fake News ?
Caroline Faillet : Prenons un peu de recul. Dans l’histoire, la désinformation, la rumeur…. sont les plus vieux médias du monde. Elles ont toujours existé. La question est de savoir si au moment où le consommateur, citoyens… prend une décision importante comme l’élection au Brésil et l’impact des Fake News sur le vote ou la vaccination de ses enfants, il est soumis a une part de Fake News importante. En réalité, il faut regarder le taux de contamination de l’information. Pour ma part je fixe le seuil à 20%, au-delà, je considère que le sujet est complètement gangréné.
Sur la vaccination, des professeurs disent que c’est vrai, c’est faux… Donc on ne sait plus qui écouter.
Caroline Faillet : Sur la science, c’est le rôle des journalistes de ne pas donner la parole à un lanceur d’alerte de la même manière que l’on donnerait la parole à deux partis politiques opposés. Sur ce type de sujet, il y a un devoir déontologique du journaliste de faire attention à la façon dont il présente l’information, car il peut finalement accréditer la Fake News. Les Fake science, les Fake med qui sont des études bidons, qui pullulent sur internet et sont reprises par les médias sans véritable vérification. C’est là le plus grand danger, car finalement la désinformation, la Fake news un peu grossière comme « le Mojito est bon pour la santé » est facilement détectable. En revanche, l’infox sur l’aluminium dans les vaccins qui serait dangereux… est beaucoup plus compliquée à discerner et anxiogène, ce qui par défaut va refermer l’internaute sur une seule et unique position.